Pourquoi faut-il arrêter de nourrir les oiseaux fin février ?🕊🐤🍎🌽
- canexoclubcatalan6
- 27 févr.
- 4 min de lecture

Quoi de mieux qu’une ribambelle de mésanges et de rouges-gorges pour égayer l’hiver ? Pour bon nombre de personnes, nourrir les oiseaux pendant les mois les plus froids de l’année est avant tout un plaisir. Mais il ne faut pas en oublier le bien-être de nos amis à plumes ! « L’intention est généreuse, à condition de faire les choses correctement », met en garde Yves Verilhac, administrateur et ancien directeur général de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Si vous donnez actuellement de quoi manger aux oiseaux de passage dans votre jardin ou sur votre balcon, sachez qu’il vaut mieux cesser de le faire dès la fin du mois de février ou le début du mois de mars, lorsque démarre la période de reproduction.
Nourrir les oiseaux au printemps est inutile et contre-productif
Vous pouvez donc, à partir de mi-février, commencer à réduire progressivement, pendant sept à dix jours, les quantités de nourriture que vous mettez à leur disposition. « Cet arrêt est important car les lipides des graines ou des boules de graisse ne sont pas adaptés aux futurs poussins, qui doivent être nourris exclusivement de protéines. De nombreuses espèces deviennent ainsi insectivores », explique la LPO sur son site Internet. Nourrir les oiseaux au-delà du mois de mars est donc non seulement inutile mais également contre-productif : cela peut entraîner des perturbations physiologiques, favoriser certaines espèces au détriment d’autres, ainsi que la transmission de maladies comme la salmonellose, qui affecte notamment les verdiers et les pinsons.

Nettoyez bien les mangeoires et nichoirs
« Les oiseaux sont de plus en plus sujets aux maladies, c’est pourquoi il faut bien nettoyer les mangeoires avec de l’eau et du savon deux fois pendant l’hiver, et surtout au moment de les ranger », précise Yves Verilhac. Il en va de même pour les nichoirs : assurez-vous qu’ils sont bien propres avant de les installer.« C’est une période charnière, car on va arrêter de nourrir et la nidification va commencer en mars. » Si vous n’avez pas encore placé de nichoir dans votre jardin, il est encore temps de le faire, mais ne tardez pas ! « Très souvent, les oiseaux visitent ces cavités pendant l’hiver pour voir si elles leur conviennent. » L’idéal est donc de les installer dès novembre, et de les laisser ensuite jusqu’au mois de juillet.
Bannissez la peinture et les filets
Préférez les nichoirs en bois brut, sans peinture, car les oiseaux les picorent, pour agrandir le trou par exemple. « Il faut vraiment se renseigner car on trouve tout et n’importe quoi dans le commerce, beaucoup de nichoirs sont jolis, mais pas du tout fonctionnels, voire dangereux », déplore Yves Verilhac. Pour ce qui est de la nourriture, il faut également privilégier les mangeoires sans peinture, et se méfier de certains aliments pour oiseaux vendus en jardinerie et dans les grandes surfaces. Commencez par éviter les boules de graisse et de graines retenues dans des filets, car les oiseaux risqueraient de se prendre les pattes dans les mailles de ces derniers.
Des ingrédients inutiles
De plus, ne vous fiez pas toujours aux emballages, qui peuvent comporter des informations erronées : certaines enseignes de la grande distribution vendent, par exemple, des produits sur lesquels ils indiquent « mélange 4 saisons » ou qui recommandent le nourrissage « en toute saison », alors que cette période doit se limiter de novembre à mars… au maximum ! « Si vous avez une grosse période de réchauffement pendant ce laps de temps, mieux vaut arrêter de remplir les mangeoires », souligne Yves Verilhac. Ne vous précipitez pas non plus sur les mélanges car bien souvent, la plupart des graines qu’ils contiennent ne sont pas au goût des oiseaux. « Ce qui marche le mieux, ce sont les graines de tournesol, car tous les granivores, même les mésanges, s’en régalent. Avec les mélanges, le risque est que les oiseaux en laissent les trois quarts et ne mangent que le tournesol. »
Pain et lait, danger mortel
La LPO recommande de privilégier les mélanges de graines non salées que vous pouvez acheter ou préparer vous-même, en conseille notamment le suivant : un tiers de graines de tournesol noir, un tiers de cacahuètes fraîches ou d’arachides avec la coque (non salées et non grillées) et un tiers de maïs concassé. Le Muséum national d’histoire naturelle cite également les noix parmi les aliments adaptés. En revanche, « les mélanges de graines très bon marché composés de pois, de lentilles et de riz doivent être évités ainsi que les biscuits pour animaux domestiques », prévient l’association de protection des oiseaux. Sachez également qu’il ne faut jamais donner ni de pain ni de lait, car ces deux aliments peuvent être mortels pour les oiseaux.
Vers un meilleur encadrement des aliments pour oiseaux ?
Enfin, vérifiez la nature des graisses utilisées dans ces aliments, qui peuvent aussi bien être animales que végétales et avoir des provenances plus ou moins lointaines. On trouve parfois de l’huile de palme, néfaste pour l’environnement.« Il faut regarder les ingrédients comme si c’était pour nous, on ne donne pas des déchets aux oiseaux, insiste Yves Verilhac. Or on voit des choses qu’on n’accepterait pas pour les animaux domestiques, par exemple. C’est hallucinant qu’il n’y ait pas de déontologie sur la question. »
Attention aux chats !😸
Certains oiseaux, comme les rouges-gorges, se nourrissent à même le sol. Si vous décidez de leur donner de la graisse par terre, protégez-la avec une cage disposant d’une ouverture suffisante pour laisser entrer le rouge-gorge, mais trop petite pour un chat. Globalement, « si vous mettez des mangeoires sans faire attention à la question des chats, vous allez offrir les oiseaux aux chats en les attirant dans un endroit où ils vont se faire bouffer », prévient Yves Verilhac.

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